Le Caire à corps perdu : Retour, oubli et identité
Dans Le Caire à corps perdu , Khaled Osman nous entraîne dans une traversée où le retour au pays natal devient une expérience à la fois intime et politique. J’ai lu ce roman comme le récit d’un exilé qui, après de longues années en Europe, revient au Caire pour se confronter à lui-même. Mais ce retour n’est pas seulement géographique : il se révèle être une odyssée intérieure, saturée de souvenirs, d’odeurs, de visions et de silences. Osman construit un récit où se mêlent sensualité du détail, introspection existentielle et regard critique sur l’histoire récente de l’Égypte.      Le roman s’ouvre sur une scène apparemment banale : le narrateur, qui avait pris l’habitude de réciter par cœur ses poèmes préférés, découvre soudain une lacune. Les vers qu’il croyait indestructibles dans sa mémoire se sont effacés, comme irradiés par une lumière trop vive. Ce trou de mémoire, plus qu’un simple incident, devient le symbole d’une faille identitaire. En perdant le fil des mots, il...